Design d'interfaces riches
En tant que directeur artistique au sein du pôle R&D d’un éditeur de la transformation numérique, j’ai défini l’identité visuelle d’une gamme d’applications avec pour mission d’homogénéiser et de moderniser les interfaces de plusieurs produits historiques visuellement hétérogènes.
En collaboration avec deux UX designers, ma mission couvrait tous les aspects du design UI : réalisation de prototypes hi-fi interactifs, création d’icônes, mise en place d’une charte graphique (design system).
Il s’agissait souvent de rendre agréables et pratiques des écrans souvent traditionnellement austères. Ce sont des écrans dont on a l’habitude de ne pas questionner le design, alors que ce sont des outils du quotidien. Pourquoi ne pas les traiter avec soin ?
Parfois il s’agissait aussi de défendre des choix différents de ce qu’on pouvait observer chez de célèbres concurrents, comme ici avec la messagerie instantanée : limiter la largeur des paragraphes pour en optimiser la lisibilité, ne pas tronquer les titres des discussions dans la liste et les laisser occuper plusieurs lignes…
L’un des produits est un logiciel de gestion électronique des documents (GED) en client lourd sous Windows. Le parti-pris UX était de s’inspirer de l’ergonomie de la suite Office, dont les utilisateurs cibles sont familiers. Malgré ces caractéristiques qui le distinguaient des interfaces web du reste de la gamme, j’ai veillé à assurer une continuité graphique à travers le design des icônes, les couleurs et la typographie.
J’ai ainsi prototypé de nombreux écrans, le plus souvent en HTML/CSS/JS, ce qui était le meilleur moyen de communiquer aux équipes de développement le rendu exact attendu, y compris au niveau des interactions, des animations et de l’aspect responsive.
Soigner également des écrans aussi triviaux que les pages d’erreur renforce l’expérience des utilisateurs en démontrant que même les dysfonctionnements sont maîtrisés. L’utilisateur n’est jamais livré à lui-même.
Plus que jamais sur ce type de produit, le design d’interfaces exige de concilier approche artistique et point de vue scientifique. Au-delà de la subjectivité et de l’esthétique, comment, par exemple, s’assurer qu’un élément cliquable soit identifié comme tel ? Quand est-il acceptable d’utiliser une icône plutôt que du texte ? Quels leviers utiliser pour créer une hiérarchie visuelle claire ?
Beaucoup de questions doivent être abordées rationnellement en s’appuyant sur des sources fiables puis en tenant compte des réactions des utilisateurs.